samedi 3 décembre 2016

Les Sharks ont été simplement trop forts

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Le Canadien intimidé dès le départ

Images of Francois Gagnon

Eh oui! Le Canadien a perdu à San Jose. Encore! On devait s’y attendre alors que la tendance lourde des neuf revers de suite encaissés au domicile des Sharks n’annonçait rien de bon.
Victime de 38 buts lors de ces neuf revers alors qu’il s’était contenté de marquer 17 fois, le Canadien accuse maintenant un recul de 40-18 lors de ses 10 derniers matchs au SAP Center.
Dans la défaite, le Canadien s’est quand même bien battu. Mieux en tout cas qu’il ne l’avait fait mardi à Anaheim contre les Ducks. Si John Gibson a obtenu une première étoile loin d’être scintillante mardi, le gardien Martin Jones, fort de ses 31 arrêts, méritait pleinement sa sélection. Le gardien a été bon, très bon, parfois aussi un brin ou deux chanceux alors qu’il a volé un but certain à Alex Galchenyuk en plus de voir un de ses poteaux lui venir en aide sur un tir d’Alexander Radulov.

Si Martin Jones a excellé, on peut en dire autant de Carey Price qui, à défaut de pouvoir guider son club à la victoire, l’a tenu dans le match. Les 28 arrêts de la pierre d’assise du Tricolore lui ont d’ailleurs permis d’obtenir une deuxième étoile bien méritée.
Si Price a été solide, pourquoi le Canadien a-t-il perdu?
Il ne pouvait invoquer l’excuse associée à la dernière journée des transactions dans la LNH. Une contrainte avec laquelle le Tricolore a dû composer lors de ses deux dernières visites. Il ne pouvait invoquer non plus la fatigue alors que le Canadien a profité de deux jours de congé entre les matchs l’opposant aux Ducks et aux Sharks. Il avait même profité de deux journées de repos avant de jouer à Anaheim. Des congés qui ont transformé, du moins sur le plan du calendrier, une virée habituellement difficile en Californie en véritable voyage de détente.
Bien simplement, le Canadien a perdu parce que les Sharks étaient simplement trop forts.
Les Sharks ont mieux aidé leur gardien que le Canadien ne l’a fait. Les Sharks ont été plus incisifs en échec avant. Les Sharks ont été plus solides en défensive autant à la ligne bleue qu’autour de leur filet. Les Sharks ont aussi su mieux profiter des occasions de marquer qui se sont présentées que ne l’a fait le Canadien.
C’est d’ailleurs sur ce plan que le match s’est joué.
Sans disputer un grand match, le Canadien était dans le coup. Mais quand une bien vilaine passe arrière d’Alex Galchenyuk vers Alexander Radulov qui ne l’attendait pas en entrée de zone ennemie a eu pour conséquence d’offrir une échappée aux Sharks – Andrei Markov et Jeff Petry ont été pris les patins dans le sable en raison de cette passe ô combien dangereuse de Galchenyuk – Joe Thornton a démontré qu’il était encore un grand passeur alors qu’il a offert un but à Joe Pavelski.
Brent Burns avait marqué l’autre.
Et quand l’adversaire marque deux buts, les chances du Canadien de gagner s’envolent presque automatiquement.
Depuis qu’il a amorcé sa glissade en perdant 3-2, à Chicago, le 13 novembre dernier, le Canadien s’est contenté de trois victoires en neuf matchs. Il a perdu cinq fois à la régulière et a sauvé un point en perdant en prolongation aux mains de la Floride.
Après ses 13 victoires lors des 15 premières parties, le Canadien traverse son premier long passage à vide pour la simple et bonne raison que son attaque est trop timide pour l’aider à sortir de cette léthargie.
Avec son seul but du match à San Jose, le Canadien s’est contenté de 18 buts à ses neuf dernières rencontres. Son but d’hier marqué par Artturi Lehkonen, comme cinq autres au cours de cette séquence, l’a été en avantage numérique. Ça veut dire que le Canadien s’est contenté de 12 buts à forces égales à ses neuf dernières parties.
Carey Price a beau être le meilleur gardien de la LNH il est impossible de gagner plus souvent que tu perds quand ton équipe te donne si peu de buts à forces égales. Ça t’enlève toute marge de manœuvre.
L’attaque à cinq et des performances solides d’un gardien comme Price sont le crémage qui rend les bonnes équipes encore meilleures. Mais un crémage, ça doit aller sur un gâteau. Et le gâteau au hockey, c’est la performance de ton club à forces égales.
En ce moment, le Canadien a du crémage, mais il n’a pas de gâteau. Ou s’il en a un, il ne lève pas haut. Et ça donne, ce que ça donne depuis les neuf derniers matchs.
Et si le Canadien est encore trop timide à l’attaque demain, il risquera de perdre contre les Kings de la même façon qu’il a perdu contre les Sharks et les Ducks avant eux.
Deux notes encourageantes :
J’ai bien aimé de voir, enfin, Max Pacioretty en compagnie de Galchenyuk et Radulov. Paul Byron a rendu de loyaux et surprenants services en guise de pompier au sein du premier trio, mais il est temps que Pacioretty se secoue offensivement. Et c’est au sein du premier trio bien plus qu’en jouant avec Plekanec ou Desharnais que le capitaine y arrivera.
Du moins je l’espère pour lui et le Canadien. Car si Pacioretty ne retrouve pas rapidement ses moyens, il peinera à atteindre le plateau des 20 buts alors qu’on le croyait en mesure d’atteindre celui des 40 pour la première fois de sa carrière.
L’autre note encourageante est associée à la tenue d’Artturi Lehkonen. Il a démontré qu’il pouvait être un joueur de la LNH lors du calendrier préparatoire. Il l’a prouvé en début de saison. Et il reprend là où il avait laissé depuis son retour au jeu.
Tant mieux.
Car pour le moment, Lehkonen semble être la solution sur le flanc gauche du deuxième trio avec Plekanec et Gallagher.
Mais Plekanec doit lui aussi se secouer offensivement. Si David Desharnais pouvait être plus régulier dans ses performances, il pourrait mettre de la pression sur Plekanec et convaincre Michel Therrien de lui offrir le deuxième trio.
Mais cette pression ne vient pas de l’interne pour le moment. Ce qui pourrait obliger Marc Bergevin à entrer en scène. À moins que la solution patine avec le club-école ou à Montréal et qu’elle ait comme noms McCarron ou Hudon. Ça semble tôt un peu.
Le Canadien a eu sa part d’ennuis à Los Angeles au cours des dernières années. C’est toutefois loin d’être aussi catastrophiques qu’à San Jose.
Oui le Tricolore a perdu à ses trois dernières visites au Staples Center, mais il avait gagné quatre fois de suite avant ces trois revers. En plus, le Canadien a battu les Kings 4-1 lors de leur passage au Centre Bell le 10 novembre dernier.
Comme quoi il est possible que le Canadien puisse sauver son voyage en s’offrant une victoire en Californie avant d’aller le terminer à St.Louis où ce ne sera pas plus facile.
Mais ça va prendre des buts. À cinq contre cinq de préférence. Et des buts venant de la lame des bâtons de ceux qui devraient marquer, pas seulement de celles des joueurs de soutien qui ont faussé les données en début de saison.
On verra.
Ah oui, le match contre les Kings est à 15 h dimanche. Ajustez vos montres et/ou vos horloges biologiques...