Plus les séries avancent, plus les prédictions sont difficiles à établir. Elles deviennent même périlleuses. Cela dit, après une première ronde ordinaire, la deuxième m’a remonté le moral avec trois bonnes prédictions sur quatre.
Les Rangers se sont compliqué la vie pas mal plus que je ne l’avais prévu. Ils ont même joué avec le feu en attendant la prolongation du septième et dernier match pour finalement donner raison à tous ceux qui étaient convaincus de leurs chances de victoire aux dépens des Capitals de Washington.
Le Canadien a joué de malchance en plus de se rendre coupable d’une affreuse indiscipline en lever de rideau pour glisser rapidement 0-3 dans la série qui les opposait au Lightning de Tampa Bay. Le Canadien s’est démené ensuite, mais la logique, ou plutôt celle qui m’avait incité à favoriser Tampa, a été respectée.
Dans l’Ouest, la logique a finalement eu raison des Flames de Calgary et surtout de Bob Hartley qui a tiré plus que le maximum d’un club qui ne devait pas même atteindre la deuxième ronde. Cette série fut toutefois bien plus la victoire des puissants Ducks d’Anaheim qu’un revers des Flames. Ces Ducks à qui j’ai manqué cruellement de respect à l’aube de la première ronde alors que je croyais vraiment qu’ils se feraient surprendre par des Jets de Winnipeg en mission.
Parlant de manque de respect, je me demande encore comment j’ai pu croire que Devan Dubnyk, aussi bon soit-il, et le Wild du Minnesota causeraient la surprise des séries – c’est bien ce que j’ai écrit – en sortant Chicago.
Jonathan Toews, Patrick Kane et le reste des Hawks me l’ont fait regretter amèrement en balayant cette série en quatre. Méchante surprise!
Voilà donc les Rangers face au Lightning dans l’Est. Les Ducks face aux Hawks dans l’Ouest. Et voilà de vilains maux de tête associés aux prédictions à faire dans l’un et l’autre de ces duels.
Tampa – New York
Plus cette série sera longue meilleures seront les chances des Rangers de la gagner. Car si ce duel se rend à la limite des sept matchs, les Rangers qui n’ont jamais perdu une septième partie disputée au Madison Square Garden (7-0) seront heureux de profiter de l’avantage de la patinoire. Avantage que leur confère leur première place au classement général en saison régulière.
Et ce n’est pas tout : les Rangers ont gagné leurs dix derniers matchs à domicile alors qu’ils faisaient face à l’élimination. Cette séquence amorcée en 2008 est la plus longue du genre toujours active dans la LNH.
Comme si ce n’était pas assez, Henrik Lundqvist affiche un dossier de 6-1 avec une moyenne de 0,97 but alloué par match à ses sept derniers départs lors d’une septième partie de série.
Pour se donner la chance de se rendre à une septième partie, les Rangers devront toutefois bien mieux entreprendre la prochaine série que leur dernière face aux Capitals de Washington. Je veux bien croire qu’Alain Vigneault et ses joueurs se sont offert une bonne dose de frayeur et de momentum en même temps en comblant un recul de 1-3 pour finalement battre les Caps.
Mais quand même.
Le Lightning de Tampa a prouvé contre le Canadien qu’il était en mesure de profiter de toutes les chances que son adversaire était prêt à lui offrir. Le Lightning n’a pas dominé outrageusement le Canadien. Même qu’avec un peu plus de chance, de discipline et de conviction dans son travail en unités spéciales, le Tricolore aurait eu une chance de retrouver les Blueshirts en finale de l’Est pour une deuxième année de suite.
Mais pendant qu’à Montréal on défile les « si », à Tampa on planifie une série qui sera très difficile.
Oui, le Lightining a une belle machine offensive. Une machine plus productive que celle des Rangers surtout si Steven Stamkos sort de sa « torpeur » et que Rick Nash n’y arrive pas. Ou moins.
Mais en défensive et devant le filet, les Rangers sont meilleurs que le Lightning. Pas mal à part ça.
Je maintiens ce que j’ai dit et écrit sur le Lightning en deuxième ronde. Sa défensive est meilleure qu’on le croit. Elle peine parfois à composer avec la vitesse de ses adversaires, mais comme on l’a vu lors du sixième match, lorsque le Lightning décide de jouer en équipe défensivement, de fermer le centre pour neutraliser la vitesse de ses adversaires, ces derniers se trouvent alors bien démunis.
Mais quand même : les Rangers profitent de ressources sans fond à leur ligne bleue. Ajoutez à ce fait indéniable celui que le bon vieux « King Henry » soit sans l’ombre d’un doute meilleur que Ben Bishop et vous avez là les données qui m’incitent à favoriser les Rangers.
Un facteur à prendre en considération toutefois : le facteur Rick Bowness. Ami et complice d’Alain Vigneault depuis qu’ils ont guidé les Sénateurs d’Ottawa à leur retour dans la LNH en 1992, Rick Bowness connaît tout des stratégies, des habitudes et des petits trucs de Vigneault. Inversement, Jon Cooper constitue encore un mystère à découvrir à sa deuxième saison dans la LNH.
Est-ce que ce déséquilibre favorisera le Lightning? Je n’en doute pas une seconde.
Mais je doute que ce facteur puisse jouer un rôle si important qu’il aura une incidence sur l’issue de la série. Une série qui s’étirera selon moi jusqu’à la limite, d’où ma propension à favoriser les Rangers.
Prédiction : Rangers en sept
Chicago – Anaheim
Si l’issue de la finale de l’Est est difficile à prédire, celle qui oppose Chicago et Anaheim dans l’Ouest l’est plus encore. Du moins à mes yeux.
Je dois l’admettre, les Ducks sont bien plus que le résultat des efforts et de la production du duo Getzlaf-Perry. L’acquisition de Ryan Kesler donne aujourd’hui aux Ducks les dividendes qu’ils espéraient en faisant son acquisition des Canucks de Vancouver.
À la ligne bleue, une ligne bleue jeune, mais ô combien bien dirigée par François Beauchemin, les Ducks sont solides.
Et devant les buts, Frederick Andersen profite de cette jeune, mais mobile défensive. Il profite aussi du fait que les Ducks forment un club solide qui sait ralentir les ardeurs de ses adversaires avec de bons coups d’épaule et une efficace couverture défensive. Anaheim n’a d’ailleurs accordé plus de 30 tirs à une seule occasion en neuf matchs depuis le début des séries.
Mais voilà, les Hawks n’ont pas besoin de canarder le gardien adverse pour le déjouer. Avec Patrick Kane (cinq buts en quatre matchs contre Minnesota), Jonathan Toews, Marian Hossa et Patrick Sharp pour ne nommer que ceux-là, les Hawks peuvent marquer de gros buts à la moindre occasion.
Leur défensive est aussi supérieure à celle des Ducks. Elle a plus d’expérience avec les Keith, Seabrook et surtout Hjarmalsson qui joue dans leur ombre, sans oublier le vétéran Johnny Oduya. Ennui de taille du côté de la brigade défensive des Hawks : la perte de Michal Rozsival qui a subi une fracture de la cheville. Qui assumera les quelque 18 minutes qu’il passait sur la patinoire? Le vieux Kimmo Timonen (40 ans) ou le jeune David Rundblad qui n’a pas la moindre expérience en séries?
Si l’aîné et le cadet ne peuvent faire le travail, cela hypothéquera les quatre réguliers qui devront prendre de plus grosses bouchées encore au chapitre du temps de jeu et assumer de plus grosses responsabilités également.
Et c’est là que Corey Crawford entre en scène. Est-ce que le gardien québécois sera à la hauteur des performances offertes face au Wild du Minnesota ou sera-t-il rappelé au banc par Joel Quenneville et remplacé par Scott Darling comme cela s’est produit en première ronde face à Nashville?
Si Crawford n’est pas à la hauteur, les chances des Hawks diminueront.
Si Crawford fait son travail et que sa défensive est en mesure de l’aider à contenir – impossible de les contrer – le duo Getzlaf-Perry qui affiche une production de 27 points en neuf rencontres, Chicago gagnera.
Mais si Getzlaf et Perry touchent le fond du filet plus souvent que Toews et Kane, les Ducks auront une chance de garder la coupe Stanley en Californie.
Attention! C’est loin d’être acquis.
Surtout que derrière les bancs, je considère Joel Quenneville comme un meilleur entraîneur (tacticien) que Bruce Boudreau.
Le temps d’écrire une phrase, je favorise les Hawks. Le temps d’en écrire une autre, je lorgne du côté des Ducks.
Tout ça pour dire que je n’ai pas la moindre conviction qui me pousse vers l’une ou l’autre des équipes.
Ce qui est clair, c’est que cette série devrait être longue. Très. Et si elle se prolonge, j’ai tendance à croire que Jonathan Toews en sortira gagnant. Ne me demandez pas pourquoi, mais je crois vraiment qu’on se dirige vers une grande finale opposant New York et Chicago.
Mais bon! J’avais prédit la sortie des Hawks par le Wild. Remarquez que j’avais aussi prédit la sortie des Ducks par les Jets en première ronde.
Je finirai bien par avoir raison...
Prédiction : Blackhawks en sept